Une première étude a été menée à la maternité de Nantes sur l’efficacité de l’ostéopathie lors de difficultés d’allaitement.
L’étude réalisée répond a un haut niveau de preuves d’un point de vu scientifique : C’est un « essai randomisé contrôlé en double aveugle contre placebo ». Quésaco ?
Trois groupes de patient ont été constitués : un premier groupe « groupe ostéopathie » où le bébé recevait des soins ostéopathiques, un deuxième groupe « groupe placebo » où le bébé recevait un simili de traitement ostéopathique et un troisième groupe dit « groupe contrôle » où les bébés ne recevaient ni traitement ostéopathique, ni placebo. Chaque groupe était constitué d’une soixantaine de patients.
Les mamans et les bébés ayant bénéficié de séances d’ostéopathie ne semblent pas poursuivre l’allaitement plus facilement en comparaison de ceux n’ayant pas eu de séances d’ostéopathie.
Il faut noter néanmoins que les bébés inclus dans le groupe ostéopathie étaient plus nombreux à être nés par césarienne (23% contre 8% dans le groupe placebo), a avoir reçu des complément de biberons les premiers jours de vie (63% contre 48% dans le groupe placebo), dont la maman avait utilisé un tir-lait (45% contre 28% dans le groupe placebo), dont la maman avait utilisé de bouts de sein (52% contre 36% dans le groupe placebo). Il y avait donc plus de facteurs de risque d’arrêter l’allaitement dans le groupe ostéopathie.
L’étude a aussi rencontré une difficulté dans le mise en place d’un traitement placebo qui est toujours très difficile à mettre en place. Tous les bébés étaient prise en charge par l’ostéopathe pendant un temps similaire et ce derrière un rideau afin que les parents ne puissent pas voir si le bébé recevait réellement une séance d’ostéopathie ou s’il faisait partie du groupe placebo. Cela ne permet pas de réaliser les séances d’ostéopathie dans le contexte habituel. La présence de la maman étant souvent primordiale pour aider le bébé a se sentir en confiance et pouvoir le soigner dans un cadre sécurisant.
En dépit de ces biais, l’étude a le mérite de montrer que le traitement est indolore pour les bébés et sans effet secondaire. Il est aussi remarquable qu’un grand centre hospitalier comme celui de Nantes ai accepté d’ouvrir ses portes et de financer en partie une telle étude.
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