Ostéopathe tissulaire

 

 

Singularités de l’ostéopathie tissulaire

L’ostéopathe utilise ses mains pour percevoir ce qui se passe dans le corps. On dit que le praticien « se laisse guider » par les tissus de son patient car il suit les mouvements qu’il perçoit au sein des tissus.
Ces mouvements correspondent aux tensions emmagasinées par le corps lors de chutes, de traumatismes, de postures prolongées. Ce sont comme des histoires qui se sont inscrites dans le corps et dont l’ostéopathe peut percevoir certaines « traces ».

Ce n’est donc pas l’ostéopathe qui décide des mouvements du traitement. Il suit les indication des tissus du corps de façon active. Ce sont les deux caractéristiques de l’approche tissulaire : il y a à la fois une sorte de subordination de l’ostéopathe au corps et en même temps une action de l’ostéopathe.

L’ostéopathe tissulaire utilise un toucher particulier

Il va interroger le corps d’une façon que nous pourrons qualifiée «d’accentuée», «tonique» ou «vigoureuse». Pour cela, il applique à certains moments :

• une tension avec ses mains
• ou une densité sur le corps

C’est cette fermeté du toucher de l’ostéopathe qui caractérise l’approche tissulaire :

• Il le fait de façon calibrée et toujours adaptée à ce qui est perçu.
• Cela va inciter l’organisme à raconter son histoire : comme quelqu’un de déterminé qui vous interroge avec des questions appuyées.

 

 

Pourquoi ce terme d’ostéopathie tissulaire ?

Les tissus ce sont en fait toutes les cellules de notre corps. Comme les mailles d’une étoffe forme une continuité, nos tissus forment une continuité en trois dimensions.

Cette continuité du corps s’explique notamment par la présence des fascias. Ces fascias sont présents partout dans le corps humain, du sommet de la tête jusqu’au pied. Ils forment ainsi comme une grande « toile d’araignée ». Ils permettent la circulation d’eau et de nutriments dans tous notre corps.

En ostéopathie tissulaire, on considère que toutes les structures anatomiques peuvent être le lieu de tensions, profondes ou superficielles qui perturbent la physiologie du corps localement ou à distance.

 

 

Le « papa » de l’ostéopathie tissulaire

Pierre Tricot, ostéopathe français, s’est appliqué en 1985 à décrire l’empreinte laissée dans le corps par les traumatismes.

On avait décrit jusqu’alors, la lésion tissulaire comme une perte de mobilité des tissus du corps. Pierre Tricot explique que c’est une énergie cinétique qui pénètre de la matière et qui est encaissée par le corps à un endroit. C’est à cet endroit que s’emmagasine des contraintes, créant une zone où les tissus sont comme « blessés ».

Il propose ainsi de sentir l’énergie emprisonnée dans la zone de lésion, pour l’amener à son point d’équilibre et libérer cette énergie qui était retenue. C’est le relâchement par l’ostéopathie tissulaire !

L‘article sur les émotions en ostéopathie peut vous aider à comprendre le rôle des émotions sur notre corps et la façon dont l’ostéopathe travaille leurs impacts.

 

 

L’ostéopathie bio-tissulaire, sa proche parente

François Bel a été longtemps assistant de Pierre Tricot. Il a ensuite créé son propre cursus de formation qu’il a appelé « ostéopathie bio-tissulaire ». L’ajout du préfixe « bio » permet d’insister sur cette notion de vie présente à l’intérieur des tissus. Même à l’intérieur d’une lésion, c’est bien de l’énergie (cinétique lors d’un chute, énergie émotionnelle lors d’un choc affectif…) et donc de la « vie » qui est présente !

Solène Chavane, ostéopathe parisienne, a suivi ce cursus de formation. Elle a travaillé régulièrement en compagnonnage au cabinet de François Bel à Chatou.

 

Comment travaille l’ostéopathe tissulaire ?

Solène Chavane, est ostéopathe tissulaire à Paris. Par le toucher, elle va identifier des régions du corps où les tissus sont comme « blessés ». Elle va ainsi percevoir :

• une densité particulière des tissus : aussi simplement que lorsque vous marchez sur une plage et que vous sentez le sable plus dur à certains endroits où l’eau s’est accumulée.
• Les tissus sont aussi moins « compliant » : si l’ostéopathe cherche à les mobiliser doucement, ils résistent. C‘est comme quelqu’un de renfrogné qui ne veut pas discuter lorsque vous engagez la conversation avec lui.
• Il y a une « inertie » particulière dans cette zone, les rythmes profonds ne s’expriment plus aussi bien.

 

L’ostéopathe va venir poser une main amicale sur cette zone. Le but est d’engager la conversation avec ces tissus blessés pour les inciter à changer d’état. Cependant Solène Chavane ne forcera pas les choses :

• Elle donne un point d’appuis aux tissus.
• Les mains de l’ostéopathe s’adaptent aux réactions perçues dans le corps.
• L’ostéopathe accompagne les tissus dans la direction de la zone de moindre résistance : c’est pour cela que l’ostéopathie tissulaire fait partie des approches fonctionnelles de l’ostéopathie.

 

Un des pères de l’ostéopathie incitait ainsi ses étudiants à :

« Laissez la fonction physiologique manifester son potentiel inhérent plutôt qu’utiliser une force aveugle venue de l’extérieur. »

W.G Sutherland (The Cranial Bowl p. 8. Ed. Free Press Company, 1947)

 

 

Le relâchement en ostéopathie tissulaire

En accompagnant les tissus de cette façon, l’ostéopathe tissulaire fini par ressentir des signes caractéristiques du relâchement du corps :

• comme un gonflement sous les doigts,
• un dégagement de chaleur.
• ou une éponge sèche qui se regorgerait d’eau.
• ou encore la dissipation d’une zone dure,
• comme la sensation progressive de la fonte d’un glaçon…

Ces perceptions sont aussi ressenties à certains moments par des patients. Cela correspond à la récupérations des tissus qui vont pouvoir cicatriser. Pour mieux comprendre ce qui se passe à ce moment là, vous pouvez lire l’article sur l’ostéopathie et l’énergie. 

 

 

A qui s’adresse l’ostéopathie tissulaire ?

Cette approche a l’immense avantage d’être adaptée à tous les âges de la vie. Elle peut cependant être particulièrement privilégiées dans certains cas :

• Chez le personnes avec une très forte douleur : Ces personnes vont pouvoir se détendre plus facilement qu’avec des techniques de craquement articulaire.
• Chez les petits enfants qui appréhendent différemment leur corps et seraient surpris par une approche ostéopathique avec craquement.
• Chez les personnes fragiles (en cas d’ostéoporose notamment) lorsque les techniques articulaires sont contre-indiquées.
• Pour traiter des région comme le système digestif : Vous pouvez lire à ce sujet l’article sur l’ostéopathie viscérale.